Les lois autour du rachat de crédits : une réglementation rigoureuse pour protéger les emprunteurs

Le rachat de crédits est une opération financière qui peut permettre à un emprunteur de réduire ses mensualités en regroupant plusieurs prêts en un seul. Cette solution est souvent envisagée par les personnes endettées ou faisant face à une baisse de revenus. Cependant, le rachat de crédits est encadré par une législation stricte visant à protéger les emprunteurs et garantir la transparence des transactions. Dans cet article, nous vous proposons d’étudier les différentes lois et règlements applicables au rachat de crédits.

Le code de la consommation

Le rachat de crédits est soumis aux dispositions du code de la consommation, qui s’applique à toutes les opérations de crédit destinées aux particuliers. Le code prévoit notamment que :

  • Les établissements bancaires et financiers doivent être agréés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour pouvoir proposer des offres de rachat de crédits.
  • Les publicités pour le rachat de crédits doivent respecter certaines règles, dont l’affichage du taux annuel effectif global (TAEG) et la mention « Un crédit vous engage et doit être remboursé ».
  • Les offres préalables de rachat de crédits doivent mentionner un certain nombre d’informations obligatoires, telles que le montant total du crédit, la durée de remboursement, le coût total des intérêts et le TAEG.
  • Les emprunteurs disposent d’un délai de rétractation de 14 jours calendaires à compter de la signature de l’offre préalable pour changer d’avis.

Le code de la consommation prévoit également des dispositions spécifiques pour les rachats de crédits immobiliers, notamment en matière d’assurance emprunteur et de garanties hypothécaires.

La loi Murcef

Adoptée en 2001, la loi Murcef (mesures urgentes de réformes à caractère économique et financier) a instauré des règles importantes pour encadrer l’activité des intermédiaires en opérations bancaires (IOB) et des courtiers en rachat de crédits :

  • Les IOB doivent être inscrits sur un registre unique tenu par l’ORIAS (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance).
  • Les IOB doivent souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle et fournir une garantie financière pour exercer leur activité.
  • Aucun versement de frais ne peut être exigé avant le déblocage complet des fonds du rachat de crédits. Les honoraires éventuels doivent être mentionnés dans l’offre préalable.

La loi Lagarde

La loi Lagarde, promulguée en 2010, a renforcé la protection des emprunteurs en matière de rachat de crédits :

  • Les établissements bancaires sont tenus de vérifier la solvabilité des emprunteurs avant d’accorder un rachat de crédits, notamment en consultant les fichiers de la Banque de France.
  • Les établissements bancaires doivent proposer systématiquement une offre alternative de regroupement de crédits lorsque le rachat est refusé.
  • Le délai de rétractation pour les offres préalables de rachat de crédits est porté à 14 jours calendaires, contre 7 jours auparavant.

La loi Hamon

Entrée en vigueur en 2014, la loi Hamon a introduit des mesures visant à faciliter la résiliation et la substitution d’assurance emprunteur dans le cadre d’un rachat de crédits :

  • Les emprunteurs peuvent résilier leur contrat d’assurance emprunteur durant les 12 premiers mois suivant la signature du prêt, sans frais ni pénalités.
  • Au-delà de cette période, les emprunteurs peuvent résilier leur contrat d’assurance emprunteur chaque année, à condition de souscrire une nouvelle assurance offrant un niveau de garanties équivalent.

L’encadrement des taux et des frais

Enfin, il convient de souligner que le rachat de crédits est soumis à un encadrement des taux d’intérêt et des frais annexes, comme les indemnités de remboursement anticipé, les frais de dossier ou les commissions versées aux intermédiaires. Ces règles sont fixées par la législation et les usages bancaires :

  • Le taux d’intérêt appliqué au rachat de crédits ne peut pas dépasser le taux d’usure, qui est calculé et publié chaque trimestre par la Banque de France.
  • Les indemnités de remboursement anticipé sont plafonnées à 3% du capital restant dû ou à six mois d’intérêts, selon le montant le plus faible.

Ainsi, le rachat de crédits obéit à une réglementation rigoureuse qui vise à garantir la protection des emprunteurs et la transparence des transactions. Il est essentiel pour les emprunteurs de se renseigner minutieusement sur leurs droits et obligations avant de s’engager dans une opération de rachat de crédits.