Bilan de compétences et travailleurs en situation de volontariat : cadre juridique et accompagnement

Le bilan de compétences est un outil essentiel pour les travailleurs souhaitant faire le point sur leur parcours professionnel, identifier leurs compétences et leurs aspirations, et construire un projet d’évolution professionnelle. Mais qu’en est-il pour les travailleurs en situation de volontariat ? Quel est le cadre juridique qui encadre cette démarche et quel accompagnement est proposé ? Cet article vous apporte un éclairage complet sur ce sujet.

Le bilan de compétences : définition et objectifs

Le bilan de compétences est une démarche structurée qui permet à une personne d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles, ses aptitudes et ses motivations, dans le but d’élaborer un projet professionnel ou de formation. Il peut être réalisé à l’initiative du salarié ou du demandeur d’emploi, ou bien être proposé par l’employeur dans le cadre d’un plan de développement des compétences.

Les objectifs du bilan de compétences sont multiples :

  • faire le point sur son parcours professionnel et ses expériences,
  • identifier ses compétences transférables,
  • déterminer ses atouts et axes d’amélioration,
  • définir un projet professionnel cohérent avec ses aspirations,
  • valider ce projet et le cas échéant, élaborer un plan d’action pour sa mise en œuvre.

Le volontariat : une expérience professionnelle valorisable

Le volontariat est une forme d’engagement citoyen qui permet à des personnes de s’investir bénévolement dans des actions d’intérêt général. Il peut prendre plusieurs formes, telles que le service civique, le volontariat associatif ou encore le volontariat international en entreprise (VIE). Contrairement au bénévolat, le volontariat est encadré par un statut juridique spécifique qui prévoit notamment une indemnisation et une couverture sociale pour les volontaires.

Même si le volontariat n’est pas considéré comme une activité salariée, il constitue néanmoins une expérience professionnelle riche et valorisable dans un bilan de compétences. En effet, les missions réalisées en tant que volontaire permettent souvent de développer des compétences techniques, relationnelles et organisationnelles transférables dans différents secteurs d’activité. De plus, l’engagement citoyen témoigne d’une certaine maturité personnelle et d’un sens des responsabilités qui sont appréciés par les employeurs.

Le cadre juridique du bilan de compétences pour les travailleurs en situation de volontariat

En France, la loi reconnaît le droit à la formation professionnelle continue pour tous les travailleurs, y compris ceux en situation de volontariat. Ainsi, les volontaires peuvent bénéficier d’un bilan de compétences au même titre que les salariés et les demandeurs d’emploi, sous certaines conditions.

Pour les volontaires en service civique, la loi prévoit que l’organisme d’accueil doit leur proposer un accompagnement à la définition de leur projet d’avenir professionnel, qui peut inclure la réalisation d’un bilan de compétences. Cet accompagnement est financé par l’Agence du service civique.

Pour les autres formes de volontariat (associatif, VIE…), le financement du bilan de compétences dépend des dispositifs de formation professionnelle existants, tels que le compte personnel de formation (CPF) ou les fonds mutualisés des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) pour les travailleurs indépendants.

L’accompagnement proposé aux travailleurs en situation de volontariat

Le parcours d’un bilan de compétences est généralement structuré en trois phases :

  1. la phase préliminaire, qui permet d’expliquer au bénéficiaire la démarche et ses objectifs, et de recueillir ses attentes,
  2. la phase d’investigation, au cours de laquelle le bénéficiaire analyse ses expériences professionnelles et personnelles, ses compétences, ses aptitudes et ses motivations,
  3. la phase de conclusion, qui aboutit à l’élaboration d’un projet professionnel ou de formation et à la rédaction d’un document final synthétisant les éléments du bilan.

Pour les travailleurs en situation de volontariat, l’accompagnement proposé dans le cadre d’un bilan de compétences doit tenir compte de la spécificité de leur parcours et de leurs aspirations. Ainsi, le conseiller en bilan de compétences pourra s’appuyer sur des outils et méthodes adaptés pour valoriser les expériences de volontariat et les compétences acquises dans ce contexte.

En conclusion, le bilan de compétences est une démarche qui peut être particulièrement bénéfique pour les travailleurs en situation de volontariat. Le cadre juridique français reconnaît ce droit à la formation professionnelle pour tous, y compris les volontaires, et un accompagnement spécifique leur est proposé. Il est donc important pour ces travailleurs d’envisager cette démarche comme un levier pour valoriser leurs expériences et construire un projet professionnel cohérent avec leurs aspirations.